CAO de Gado Transmontano

Le retour naturel du loup dans le massif des baronnies date d’environ 20 ans , d’abord de manière sporadique , puis établit , avec des meutes de loups et de la reproduction .

Nous sommes en bordure de territoires de 3 meutes , avec des incursions dans la vallée .

J’ai directement été impactée en aout 2021 et pendant 4 mois en 2024 .

N’ayant droit à aucune aide de l’état pour se protéger , il a fallu faire face à cette situation qui engendre un énorme stress pour les poneys  et des avortements suite aux incursions des loups dans les parcs .

Les clotures ont été renforcées  à 6 rangs électrifiés quand c’était possible , u, gros travail d’élagage a été fait pour donner de la visibilité et limiter les blessure en cas de panique , des pièges photos ont été installés .

En 2024 , la pression de prédation devenant très forte avec 5 attaques sur les troupeaux ovins mitoyens en 3 mois , j’ai décidé de m’équiper de 2 chiens de protection , comme le font mes voisins éleveurs .

Le Mastiff portugais est un grand chien de protection des troupeaux que j’ai choisi après de nombreuses discussions avec des éleveurs ovins , bovins et caprins confrontés à la prédation .

Je voulais avant tout  une race ayant très bonne réputation par rapport au contexte touristique qui m’entoure , avec la présence de promeneurs et randonneurs qui ne sont pas habitués à rencontrer des chiens de protection vivant avec des poneys .Je suis également mitoyenne d’un camping à la ferme chez mes voisins agriculteurs . La présence de chiens de protection n’est pas encore automatique dans mon secteur car beaucoup de troupeaux sont rentrés la nuit , depuis toujours .

Le Mastiff du Portugal remplissait cette condition car il a toujours été sélectionné pour vivre dans un territoire ressemblant fortement au mien , avec des habitants ruraux , des touristes et des troupeaux .Il y fait très chaud l’été , comme chez moi . La région du Transmontano au Portugal est également un territoire de moyenne montagne d’où le loup n’a jamais disparu . Les éleveurs ont gardé une sélection de chiens pour protéger leurs animaux domestiques . C’est une race confidentielle dont les éleveurs portugais sont très fiers .Au Portugal , l’élevage de chiens de races portugaises est inscrit au Patrimoine immatériel de l’UNESCO .

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Pour ma part , j’ai donc choisi 2 chiots nés en France .

Mon mâle est né chez un éléveur Ovins – Caprins transhumant dans le Lubéron . Il est né en bergerie ,de parents au travail , avec un père importé du Portugal .Il est arrivé en février 2024 et a été introduit à 2 mois , seul , avec les poneys . Pendant 2 mois , il a été mis en proximité immédiate des poneys ( une quinzaine poulains et adultes) , avec un chenil monté dans la première travée de la stabulation . Le contact visuel était permanent , pour le chiot comme pour les poneys . Dans la journée , il pouvait sortir dans un paddock attenant , séparé par des filets électrifiés . il a été laché complétement avec les poneys à 4 mois et depuis , il ne les a plus quittés .

Ma femelle est née chez un éleveur de chiens , en chenil . Ses parents ne sont pas au travail mais connaissent les chevaux .Elle est arrivée en juin 2024 et a reçu le même protocole de fixation que le mâle . A 4 mois , elle a eu accès aux espaces de vie des poneys , avec le mâle comme modèle . Elle n’est pas aussi proche des poneys que lui , son périmètre d’intervention est plus grand .

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Ayant fait une formation avec des spécialistes du chiens de protection , je me suis attachée à bien respecter les protocoles jusqu’à un an afin d’avoir des chiens au travail sans dérangement des poneys , sans mise en danger des chiens , en corrigeant tout de suite les comportements inadaptés et en renforçant les comportements attendus . Ca a demandé de s’adapter au niveau de l’organisation de l’élevage .

Aujourd’hui , à 18 mois , je suis satisfaite d’avoir mis en place ces 2 chiens pour la protection de mes poneys contre la prédation et la gestion de l’élevage des poneys reprend sa routine d’avant leur arrivée .

Ils vont être caractérisé pour être dans la base de données de l’IDELE , et ce seront les 2 premiers chiens en France qui sont fixés sur des équins en troupeau  sans avoir été débutés sur des petits ruminants .

Comme ils sont inscrits au LOF , ils seront confirmés à l’automne et radiographiés pour le dépistage de la dysplasie des hanches .

Si tout se passe bien , j’envisage de les faire reproduire fin 2025 ou début 2026 . Mon mâle sera aussi disponible à la saillie pour des chiennes confirmées .

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